Le secteur du béton, plus innovant que vous ne le pensiez.

Bien que le secteur du béton préfabriqué innove en permanence et soit à la pointe de la mise en œuvre d'innovations, le béton a parfois encore une image grise.

Comme exemples d'innovation, nous pensons par exemple à la construction démontable, à l'utilisation de granulats recyclés ou à l'utilisation de géopolymères.
Trois éléments qui constituent aujourd'hui un maillon important dans la stratégie visant à réduire l'impact environnemental du béton.
Notre industrie a réalisé un certain nombre de concepts dans les années 1980 pour construire des bâtiments démontables. Les géopolymères ont été fréquemment utilisés à partir des années 1990 et l'utilisation de granulats recyclés et de granulats récupérés a également fait partie de la réalité quotidienne de nombreuses entreprises à partir de cette époque.
Il a fallu 30 à 40 ans au marché pour apprécier et valoriser ces innovations.
Au cours de cette période de 30 ans, le béton lui-même a également beaucoup évolué.
Le béton à base grise a toujours sa valeur mais le béton autoplaçant a généralement revendiqué sa place. Le béton autoplaçant a eu un impact énorme et positif sur les conditions de travail dans l'usine, mais il a également servi de catalyseur pour le développement de toute une série d'autres types de béton. Il suffit de penser au béton à (ultra)haute résistance.
Les résistances à la compression supérieures à 100 MPa ne sont plus une exception depuis longtemps et permettent d'ériger des structures plus légères avec des délais courts, une longue durée de vie et un faible impact environnemental. Le béton allie confort et perméabilité à l'eau

Nos membres sont également des pionniers en matière de développement de produits. Bien avant que la baisse du niveau des nappes phréatiques n'attire l'attention des journalistes, nous avons développé de nombreuses solutions permettant à l'eau de pénétrer dans le sol ou, en cas de fortes pluies, de stocker temporairement et de permettre ensuite une pénétration différée dans le sol. Des termes tels que "Stop au béton" et "Tegelwippen" (« supprimer les dalles » en français) ont de l'allure et incitent les lecteurs à s’abonner à des sites d’information payant (et passer au-delà du paywall), mais ne contribuent pas à la réalisation des objectifs du plan de structure spatiale ni à la recherche de solutions largement soutenues.

En pratique, les tuyaux perméables, les chaussées perméables en béton et autres solutions en béton trouvent plus que jamais leur place auprès des usagers publics et privés qui n'ont plus à choisir entre le confort d'une chaussée en béton et la perméabilité d'un champ. Les rues-jardins d'Anvers (lauréat d'un FEBE Elements Award en 2022) et la réhabilitation de la Slijperstraat à Staden (lauréat d’un FEBE Elements Award en 2021) sont des projets particulièrement inspirants à cet égard.

Le béton colore le paysage de la rue, avec une empreinte carbone relativement faible

Le béton architectonique balaie complètement l'image grise. Le savoir-faire belge dans ce domaine est apprécié bien au-delà de l'Europe. Les réalisations montrent non seulement que le béton préfabriqué offre des possibilités infinies, mais elles réfutent également la critique selon laquelle le béton préfabriqué restreint la liberté architecturale. Le nouveau bâtiment de BNP Paribas Fortis, Montagne du Parc à Bruxelles (lauréat d'un FEBE Elements Award en 2021) est un témoin silencieux de ce savoir-faire et de cette liberté de conception. Cependant, le matériau béton souffre d'un problème et nous aussi, en tant que fédération, par extension. Selon la source, le matériau béton est considéré comme responsable d'environ 8 % des émissions annuelles de CO2 dans le monde. Naturellement, nous ne sommes pas insensibles à cela.

Notre société a un très grand besoin de bâtiments et d'infrastructures. Ce besoin est peut-être un peu en sommeil en Europe occidentale, mais en pleine expansion en Afrique, en Inde, en Amérique du Sud et en Chine. La quantité de matériaux dont nous avons besoin pour répondre à ce besoin est incalculable. Aussi minime que soit l'impact d'un matériau de construction, l'échelle à laquelle nous construisons entraîne toujours un impact mondial majeur.

Aujourd'hui, pour de nombreuses structures, le choix se porte presque automatiquement sur le béton. Le béton est le matériau de construction le plus utilisé et le plus disponible sur terre. Contrairement à ce que le discours marketing voudrait nous faire croire, l'empreinte carbone du béton est relativement faible, voire inférieure, par kilogramme, à celle de tous les autres matériaux de construction. Ce n'est pas la quantité de CO2 par mètre cube mais plutôt le succès du matériau, ou plutôt l'échelle à laquelle il est appliqué, qui conduit finalement aux 8% cités. La question à se poser est la suivante : quelle serait l'empreinte carbone annuelle de toutes ces structures si nous n'utilisions pas de béton tout en visant la même durée de vie, la même résistance, la même résistance au feu, la même performance acoustique, la même robustesse... ?

De petits pas en avant avec un grand effet positif

Il ne s'agit certainement pas d'un appel à la complaisance, bien au contraire. Le même raisonnement nous dit qu'une très petite réduction de l'impact environnemental par mètre cube de béton peut avoir un impact positif très important au niveau mondial. Et c'est précisément là que réside le gigantesque potentiel du béton préfabriqué. Nos membres l'ont bien compris. Alors que l'industrie du ciment développe ses initiatives pour arriver à un liant neutre en CO2, notre industrie travaille dur pour réduire la quantité de ciment, principale source de ce CO2. Et encore une fois, il est possible de faire beaucoup plus dans l'environnement contrôlé de l'usine qu'ailleurs. De nombreux projets sont en cours, mais les plus remarquables sont ceux où le béton absorbe plus de CO2 qu'il n'en a émis.
Nous pouvons également faire beaucoup de progrès en matière de conception. Les bâtiments que nous construisons doivent être durables, suffisamment robustes et capables de résister aux effets du changement climatique. De plus, pour utiliser le moins de ressources possible, nous voulons qu'ils soient adaptables, que les composants soient réutilisables et que l'ensemble soit recyclable. Ce qui est parfaitement réalisable avec le béton préfabriqué. Des bâtiments comme Le Globe à Knokke (lauréat d'un FEBE Elements Award en 2018) montrent comment l'adaptabilité peut doubler la durée de vie de la structure porteuse.

Travailler avec du béton préfabriqué est une façon d'exprimer, de façonner la durabilité. C'est exactement la mission de la FEBE et de ses membres.

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